raymond973 a écrit :
Tout le monde connais ta position pro touareg, mais je pense que quand on met en œuvre une nouvelle technique elle doit faire l'objet d'un minimum d'étude avant de généraliser. Car la manière empirique oblige à faire des aller retour à l'atelier. Ou alors il faut qu'il y ai une incidence dans le prix de l'innovation, qui prenne en compte ces contraintes pour celui qui la teste et permet la mise au point.
Tu le dit toi même, tu passe régulièrement pour qu'il vérifient la structure, chance c'est sur ta route, imagine pour ceux de l'autre côté de la France !! En plus cela laisse aussi supposer que personne n'est vraiment sur du comportement d’où surveillance.
Moi je ne considère pas cela comme professionnel, aujourd'hui il existe une multitude de logiciel qui peuvent calculer des résistances, des limites de ruptures, des poids etc.... Cela devrait permettre d'avoir un produit quasiment au top dés la première sortie. En plus quand il y a problèmes importants comment est assuré la réparation sur une innovation pas étudié à l'avance ? Par des solutions toutes aussi inconnus !
Comme on disait chez moi : "c'est pas du boulot". Voila mon point de vue basé sur du vécu.
Bonjour,
Je ne vais pas me prenoncer sur la question du post car je suis partie prenante dans un cas et complètement ignare de ce que fait l'autre mais je trouve que la discussion prend un chemin très intéressent à propos de l'innovation technique, de la conception sur mesure et de ces conséquence chez les artisants et leur clients.
et la phrase de raymond m'a fait tilté et je le remercie de mettre le point sur THE QUESTION :
est ce qu'un "artisant" ou TPE peut vous proposer une solution sûr à 100% ...est ce vraiment réalisable ?
Donc je vous propose mon retour d'expérience au bout de 15 ans dans l'ingénierie automobile (chez un constructeur et chez un PME qui validait par calcul les choix des fabriquant mais aussi dans le nucléaire ou tout est testé, claculé, standardisé, normalisé et l'hydoelectrique ou c'est de la mécanique à l'ancienne.... bref tout ça avant de me retrouver "artisant" mais j'aime pas ce terme je préfère ingéartiste ....c'est de l'humour ) .
Raymond à raison sur un point :
Les 20 dernière années ont connu une incroyable mutation dans l'ingénierie et quand on a les compétence, le temps et le moyens on peut effectivement faire un FEM d'un villebrequin validé par des test physique et garantir sa tenue à XXX Milliers d'heures, on peut aussi modéliser un sous marin nucléaire à XXXX mètre de profondeur et corroborer celà par des essais et des millions d'extensimètres. Aucun doute que sur ce type de projet à grande série ou à grand impact ça vaut le coup. Le revers de médaille et que vous pouvez aussi "optimiser" le tout à tel point que vous vous retrouver avec des tableau de bord et des pare choc qui tiennent par une miriade de bout de plastique qui en théorie tiennent très bien et ne coute pas cher et au final ne pas correspondre à l'usage qu'on va en faire dans le temps.
Mais j'ajouterai un autre cas :
La méthode "hydroelectrique" ou jusqu'a peu (10 ans), les équipes de maintenance étaient très autonomes et donc fabriquait par exemple des supports spécifiques d'extraction et de levage de pièces lourde (plus de 5T) sans aucun calcul ni certification CE. Bref totalement illégale. Mais vous savez quoi : il existe un statistique qui démontre que quand un technicien fabrique un tel outillage il est 5 à 10 fois plus surdimensionné par rapport à un model "industriel CE". Donc ce n'est pas parce qu'on ne fait pas de calcul que notre solution n'est pas bonne (point 1 très important).
Je passe ne nucléaire qui un cas très spécial mais néanmoins intéressent même si la machine s'est beaucoup dégradé ces derniere années avec une sous-trataince excessive
Le problème quand on est artisant c'est un qu'on gère une situation complexe :
- On fait le boulot de 5 personne avec des métiers différents (je compare par rapport à mes anciens jobs)
- On a envie d'innover pour satisfaire nos clients
- Avec le succès on a de plus en plus de clients à gérer
- il faut se remettre en cause et s'améliorer en continue.
et en face à cela on a des clients qui ont beaucoup d'idées et d'attentes qu'il faut satisfaire au mieux.
Je ne vous parle pas de la maladie du siècle : le "pas cher pas cher ... tout le monde veut du pas cher"
RESULTAT même si on a la compétence il nous manque le temps et des fois les moyens ALORS COMMENT FAIRE ?
Sur la partie "moyens" : très limités certe, il faut alors se concentrer sur le fondamental et quand j'ai commencé il y deux ans j'ai appliqué la même règle qu'avec mes clients dans l'hydro (ou je devais faire des préco sur des machine qui coutent des millions et qui rapportent des milliers d'Euro par heure ... et pourtant il fallait innover pour résoudre les problèmes et donc prendre un risque): Une préconisation et encore plus une innovation doit être validé par un retour d'expérience interne ou par ceux des clients et si la problématique est nouvelle il faut que la solution soit construite en commun avec partage information et des risque (clair et écrit).
Alors ça ne passe pas avec tout le monde car on pense que parce qu'on est "expert" alors on doit pouvoir tout savoir et tout faire et personne à ma connaissance n'est prés a payer le prix d'une étude sur ce le marché 4x4.
A titre d'exemple, je me suis coltiné la première année toutes les suspensions disponibles sur le marché et je les ai passé sur un véhicule avec 3 mois de tests.... à la fin il en ai resté un seul (c'est ma préco, mon compromis). Autre exemple quand un client à eu un soucis on a expertisé la pièce jusqu'a trouvé la cause (souvent il y une cause) ce qui à modifié nos préco.... Alors celà à un cout (financier et de temps) et ce n'est pas pour autant que ça marchera du premier coup.
j'énoncerai les règles suivantes (qui ne s'impose qu'à moi bien sûr mais que je partage avec plaisir):
- Aucune solution n'est sure à 100% et plus le système est complexe plus vous aurez des merdes (lois de skan), y a qu'a voir les rappels toyota leader mondial avec des moyens ILLIMITES mais un temps limité.... mieux vaut un réservoir par gravité qu'un autre plus grand, moins cher avec une pompe ...
- Ce n'est pas parce que vous avez fait une étude élément finie ou fait un plan 3D que votre solution est bonne ... donc toujours tester ...maquetter ... dormir dessus...surdimensionner... re-tester ...suivre ces clients sur la durée ..
- Il faut toujours être transparent avec ses clients sur les risques, les avantages et les inconvénient (pas facile quand on pas utilisé sont propre produit ou solution) . --> On ne teste JAMAIS "SUR" un clients mais on peut tester AVEC un client en l'ayant informé des risques et donc TOUJOURS prendre le temps de faire une analyse des risques.
- Surtout quelques soit le problème survenu, il faut l'analyser, le décortiquer, le comprendre ... le digérer des fois... le résoudre au mieux... et faire en sorte que ce type de problèmes ne reviennent pas ... Prendre le temps d'écouter ses clients et écouter tous les détails.
- Il faut etre capable de capter ses bonne pratique, de capitaliser ses expérience et d'en faire profiter ses clients (bref un bon cahier d'atelier avec ses plans, ses trucs, ses trouvaille, ces idées de génie ...), le retour d'expérience est CAPITAL.
Ce que je voulais dire à Raymond, c'est que à moins d'avoir un budget et un temps illimité il ne trouvera pas quelqu'un capable de réussir une innovation ou un sur mesure du premier coup et sans problème....même pas moi (ou surtout pas moi
Bonne continuation,
Skander