Mardi 20 Juillet
Beau temps 17 - 18°
Courses dans la petite épicerie du hameau de Kirkjubaerjarklaustur, juste à coté d’un immense camping bondé.
Il y en avait déjà un autre 10 km avant d’arriver. Résultat on trouve presque rien.
4-5 km après le hameau on prend à droite la F 206 en direction du Laki.
On passe à coté du canyon de Fjaðrárgljúfur et on y accède directement vers la fin du canyon depuis la 206. Il y a beaucoup de visiteurs qui montent depuis le parking du canyon.
On poursuit par la F 206 qui suit le cours de la rivière qui a creusé le canyon
On s’arrête à Fagrifoss, une très belle chute en bordure de la 206
la piste passe dans plusieurs vallées
Enfin on arrive dans le périmètre du Lakagigar, une région qui a subit une série d’éruptions qui a commencé le 8 juin 1783. La terre s’ouvre sur une longueur de 27 kilomètres formant une fissure de 130 cratères dont l’activité se maintiendra jusqu’en février 1784.
Cette éruption est considérée comme la plus importante des temps historiques. Elle provoque la plus grande catastrophe naturelle de L’Islande.
Outre l’importante superficie noyée sous les laves, les cendres volcaniques riches en fluor contaminent les pâturages.
Une importante partie du cheptel du pays meurt d’intoxication, représentant la moitié des bovins ainsi que les 3/4 des moutons et des chevaux.
Il s’ensuit une famine chez la population qui entraine la mort de 9336 personnes, soit entre 21 et 25 % de la population islandaise de l’époque ainsi qu’un important exode.
On estime que 122 millions de tonnes de dioxyde de soufre furent émis dans l’atmosphère. Cette émission de dioxyde coïncidant avec des conditions climatiques inhabituelles, provoqua un épais brouillard sulfuré qui se répandit à travers l’Europe occidentale provoquant des milliers de morts durant 1783 et l’hiver 1784.
Il a été estimé que 23 000 britanniques moururent à cause du nuage en août et septembre 1783.
Cet hiver a là aussi un impact sur les récoltes qui entraine à partir de 1784 des années de disette et de misère pour la population essentiellement paysanne de L’Europe.
L’impact météorologique des éruptions du Laki se fit sentir les années suivantes avec plusieurs hivers très rigoureux en Europe. À Paris on enregistre des températures de -19°. des blocs de glace sont présents dans la Seine à partir du 15 décembre et elle gèle même pendant huit jours début février.
La France connut une suite de situations météorologiques extrêmes avec une moisson exceptionnelle en 1785 provoquant une chute des prix des produits agricoles et une pauvreté dans les campagnes, suivies d’épisodes de sécheresse, de mauvais hivers ou étés, avec de très violents orages de grêle en 1788 qui détruisirent les récoltes.
Cela contribua de manière significative à la pauvreté et à la famine, un des facteurs importants qui provoquèrent la Révolution Française en 1789.
Laki fut seulement l’un des facteurs de la décennie de perturbations climatiques, comme Grimsvötn qui était en éruption de 1783 à 1785. En 1815, l’énorme éruption de Tambora en Indonésie eut des conséquences climatiques similaires.
En Amérique du Nord, l’hiver 1784 fut l’un des plus longs et des plus froids jamais enregistrés.
Il existe aussi des preuves que l’éruption du Laki eut des conséquences avec une circulation affaiblie des moussons africaines et indiennes, conduisant à des anomalies de précipitations inférieures à la normale sur le Sahel avec une baisse du débit du Nil.
Depuis plus de 240 ans la végétation a difficilement repris et les laves ne sont recouvertes que de mousses et de lichens.
La piste fait une grande boucle dans ce paysage qui a vécu ce désastre
Un petit circuit pédestre est aménagé dans une faille au milieu de quelques cratères
Un sentier permet de gravir un sommet d’où on découvre un panorama exceptionnel à 360°
l’immense plaine avec la chaîne des cratères qui se succèdent à perte de vue
On reprend la piste pour continuer la boucle à travers cette fois des plaines de sable noir et de graviers
On arrive au cratère du Tjarnargigur
Un sentier permet d’en faire le tour et d’en voir le lac intérieur
La piste continue douce dans les sables ou plus rude avec de la terre et des cailloux
D’un coup, on arrive dans un merveilleux petit oasis de verdure qu’il faut traverser à gué
On continue la piste au milieu des anciennes laves et on s’arrête au camping de Blagil situé en partie dans ce champ de lave
Cette journée aura été superbe, tant par la météo que par les paysages très variés que nous avons traversés.
On hésitait presque à en refaire le tour encore une fois.
Parcours du jour : 96 km
Google ne cartographiant pas les pistes de la région du Lakagigar, voici une carte de notre périple que j’ai trouvée sur internet sur le site “Islande terre de surprises” :
https://voyagelibreailleurs.wordpress.com/jour-11-laki/
